Itinéraire

Journaliste de formation, publicitaire et chef d’entreprise, la vie de Martine Fallon bascule le 21 septembre 1991 sur une petite route de campagne dans le fond de la Turquie. Deux taxis se font une course stupide et c’est l’accident. Un accident dont elle sort grièvement blessée et défigurée. Enceinte d’à peine un mois, les mâchoires cadenassées, une paille fichée entre les dents, elle se battra pour garder son bébé et mener sa grossesse à terme. Sa deuxième fille naît, magnifique. Résiliente dans l’âme, elle se bat pour se reconstruire, comprendre ce qui lui arrive et trouver un nouveau souffle. Commence un voyage initiatique qui la pousse à découvrir les arcanes de l’alimentation énergétique. Gourmande et fouillant sans arrêt les chemins de traverse, elle invente une cuisine métisse, légère et anti-oxydante, faisant la part belle aux légumes, aux fruits, aux poissons et aux viandes de qualité.

Démarrent alors des projets d’animations scolaires pour mobiliser les jeunes autour des enjeux alimentaires, des cours pratiques de cuisine où, dans une belle convivialité, elle partage ses découvertes avec les passionnés de cuisine et de bien-être ou ceux qui, tout simplement, se sentent mal dans leur assiette.

Que ce soit en Belgique où à l’étranger où elle organise des cures détox et anti-âge, Martine Fallon s’attache à créer un concept d’alimentation juste, vivante, gourmande et responsable.

*Les projets qui se déroulent en Belgique se réfèrent exclusivement à des produits organiques proposant un label bio ou équivalent. Les projets se déroulant à l’étranger se réfèrent à des produits bio ou paysans.

 

« Je suis tombée dans les casseroles de l’énergie il y a 21 ans déjà, dans des circonstances somme toute assez banales. Je me trouvais, six mois après la naissance de ma première fille, dans un état de perte d’énergie totale, motivée surtout par la folle décision que j’avais prise à l’époque de travailler jusqu’au soir de mon accouchement (je dirigeais une affaire de prêt-à-porter) et de reprendre mes activités professionnelles et « ma vie d’avant » le plus tôt possible, soit huit jours après notre retour triomphant de la maternité. Je ne vous raconte pas la déconvenue…

Je menais à l’époque (pas si belle que cela) une vie semblable à celle de beaucoup de femmes, je courais dans tous les sens, convaincue qu’il me fallait à tout prix, et je l’ai payé cher, mener de front et tambour battant pour mériter mes galons de femme idéale une vie privée de type geisha (bon, depuis lors, j’ai fait du chemin mais je n’ai jamais arrêté d’aimer les hommes et ils n’ont jamais, eux non plus, arrêté de m’aimer, comme quoi on peut vraiment se faire peur avec pas grand-chose…), une vie sociale pipole et une vie professionnelle d’exécutive woman.

Quant à mes critères de bien-être personnel, j’étais nettement plus centrée sur le contenu de ma garde-robe que sur celui de mon frigo, sur ma coupe de cheveux que sur celle de mes poireaux et sur le profil de ma Maserati décapotable que sur celui de ma rate décapotée !

Épuisement oblige, je me mis donc à la diète énergétique, découvrant la magie austère du riz complet et du poisson vapeur, la saveur terreuse du jus de betterave, les tristes plaisirs du navet et du chou-rave émincés tout en me noyant, pour éviter toute pulsion gourmande, dans des bains de tisane anti-acide.

Il s’en est suivi une période trouble où, ayant découvert une énergie nouvelle et totalement inespérée, je naviguais entre de multiples états contradictoires, cumulant cette fois mes rythmes d’avant, le travail, la maison, le mari, mon bébé, mes états d’âme et la nouvelle chasse à la courgette et au poulet bio.

Je n’avais rien compris. Plutôt que de me remettre en question dans mes choix de vie, je décidai de mettre cette nouvelle puissance de feu au service de mes besoins de paraître, convaincre, séduire et diriger.

Donc arriva l’accident.

Deux taxis au fond de la Turquie qui se font la course. Une nouvelle grossesse à peine commencée.

Le visage comme une meringue écrasée. Les compteurs, panne oblige, à zéro. Cette fois-ci, plus d’histoires à se raconter, fini de caracoler entre deux avions, deux cocktails et deux secrétaires, sauve qui peut, c’est la guerre !

D’abord, nous mettre à revivre avec ma petite fille de 3 ans, piégée comme moi dans ce tas de ferraille, et puis mon nouvel enfant à naître, à faire naître, sept mois de femme-serre, une paille fichée entre des mâchoires cadenassées, deux yeux bleus perdus dans un facies défiguré, bonjour Frankenstein.

Résiliente dans l’âme – merci Papa ! –, je me battis pour me reconstruire, moi et mon visage, me recadrer avec mes filles, comprendre ce qui m’arrivait, remettre cette fois de l’ordre dans ma vie et trouver un nouveau souffle.

Commença un voyage initiatique qui me poussa à découvrir les arcanes de la diététique énergétique et de l’alimentation vitale. Gourmande et cherchant sans arrêt les chemins de traverse, pour mon propre plaisir et celui des miens, j’inventai une cuisine métisse et légère, antioxydante à souhait, faisant la part belle aux légumes et aux fruits, aux sauces et aux coulis, aux poissons et aux viandes de qualité tout en cherchant dans les divines épices l’inspiration subtile pour donner enfin le glamour tant attendu à ces produits nature travaillés tels qu’ils sont et qui nous font tant de bien.

Sous l’impulsion de la vache folle et de la dioxine, démarrent alors des cours de cuisine autour de premières tablées de copines, des animations scolaires, des cours pratiques où les papilles enfin s’éclatent. Suivent les premières cures détox sur des voiliers en Turquie, histoire de piéger les hommes et de leur faire comprendre qu’ils ne vont pas aussi bien qu’ils le pensent et qu’on peut aller tellement mieux, gonades et neurones en tête (faut bien les motiver avec ce qui les touche en premier !) si on chasse les toxines de son assiette. D’autres histoires de cures suivront aussi. Et d’autres cours. Et me voilà enfin dans un premier livre où je vous raconte l’essentiel pour atteindre sans peine cet état de grâce énergétique qui est le mien depuis presque très longtemps et que j’ai bien sûr envie de partager avec vous.

Arme anti-âge et anti-stress, anti-kilos et anti-déprime, la cuisine plaisir de l’énergie, c’est aussi un concept d’alimentation juste et responsable, conscient des enjeux et des dérives que nos comportements fast-foudiens risquent d’entraîner en termes de santé, de coût social et d’équilibre pour l’environnement et la planète. Tant il est vrai que la manière dont nous mangeons, au-delà des effets immédiats sur notre profil, notre vitalité, notre bien-être et la qualité de ce que nous pouvons devenir, nous entraîne à cautionner un projet de société plutôt qu’un autre.

Puissiez-vous avec moi (re)trouver dans le creux d’une assiette réconciliée, loin de toute boulimie et de tout régime abrutissant, l’influx nécessaire pour vous inventer une belle et forte vie, redevenir beau, intelligent, audacieux, amoureux et drôle, ou le rester si vous l’êtes déjà et partager avec ceux que vous aimez ce que vous avez en vous de plus précieux. Tout en continuant, c’est de bonne guerre, à apprécier de temps en temps un repas plus ou moins défendu.

Avec un petit bémol. Au début, vous risquez de cafouiller, tâtonner, vous planter parfois avec des appareils inconnus et des préparations inédites. Ne vous laissez pas démonter pour autant. À force de vous répéter et avec ce premier petit livre de recettes si faciles – finalement c’est moi qui ai ramé pour vous –, vous deviendrez très vite un(e) chef étoilé(e), en pleine santé et à nouveau (ou enfin) absolument convoité(e) ! »

Bruxelles, août 2009

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