« Toute notre vie, nous devons défendre l’intégrité de notre organisme contre les influences délétères de notre environnement. Il est fondamental de comprendre que le contenu de notre tube digestif fait encore partie de ce milieu ambiant. C’est à ce niveau que nous sommes les plus fragiles, les moins bien protégés. » Dr Catherine Kousmine
Notre immunité, notre force vitale, résiderait dans notre intestin. Une plomberie complexe qui, par un mystérieux effet ascenseur, dicte en partie la météo du cerveau : à ventre gargouillard, neurones vasouillards.
Un ennemi trop candide
Pour bien fonctionner, l’intestin doit présenter un pH légèrement acide à l’entrée puis de plus en plus basique. Il doit contenir, entre autres, des probiotiques (bonnes bactéries), des prébiotiques (l’engrais des probiotiques), des vitamines, minéraux et enzymes qui agissent comme cofacteurs de métabolisation, présents naturellement dans une assiette équilibrée et vivante. Ces nutriments ont besoin d’évoluer dans un terrain alcalin, ce que nos habitudes alimentaires dénaturées ne garantissent plus, au contraire ! Elles encouragent plutôt l’apparition de symptômes de dysfonctionnement métabolique (acné, prise de poids, rétention d’eau, eczéma, asthme) et la prolifération de champignons invasifs tels que le candida albicans, qui raffole de nos organismes acides, saturés de sucre, d’anti- biotiques ou de gluten.
Tiens, tiens voilà une piste pour expliquer nos fatigues et déprimes, notre cerveau paresseux, nos kilos qui s’accrochent et nos incontrôlables envies de crasses ?
Quelle est la solution pour sortir de ce cercle vicieux ?
Tout d’abord, vérifier que l’on n’est pas l’hôte d’une infection intestinale au candidas albicans. Un test sanguin suffit (voir avec votre médecin le laboratoire adapté). Près de 70 % des Américains en seraient infectés et il prolifère chez nous, au nez et à la barbe de tous. Si c’est le cas, un régime alimentaire sévère s’impose, à se faire prescrire en urgence par un médecin naturopathe.
Entretenir la plomberie
Pour bien fonctionner, la paroi de l’intestin doit afficher une propreté irréprochable. Couverte de villosités ou minitunnels, elle distille dans le flux sanguin les microparcelles du bol alimentaire qui nourrissent les cellules. Encore faut-il que notre intestin contienne les bons cofacteurs de métabolisation et un terrain favorable à leur évolution. Et que nous prenions la peine de bien prédigérer les gros morceaux. Sinon, gare à l’hyperperméabilité, voire la déformation de la paroi, fragilisée au point de laisser passer les toxines inflammatoires dans l’organisme et de favoriser l’apparition de nouvelles maladies auto-immunes.
On peut noircir le tableau, au propre comme au figuré. Lorsqu’il n’est pas transformé en passoire, l’intestin est parfois bouché, hermétique au point de ne laisser passer ni les nutriments ingérés, ni les compléments susceptibles de réparer les dégâts Grande coupable, la carapace de déchets intestinaux formée de croûtes noirâtres et nauséabondes (bonjour la mauvaise haleine !) qui, au fil des années, s’incruste sur la paroi et bouche les villosités. De quoi nous putréfier sur place ! À l’origine de cette couche de résidus ? L’excès de protéines animales, viandes grillées ou carbonisées, qui se transforment en plaque de goudron, et la consommation excessive de produits laitiers industriels dont l’accumulation crée une « colle » isolante qui tapisse l’intestin. Mais aussi trop d’aliments dénaturés que le corps ne métabolise pas, trop de sucres, bref, trop peu d’hygiène intestinale.
Comment savoir où j’en suis de ce côté-là ?
C’est simple : il suffit de regarder dans les yeux les « jolies brunes » que nous sommes censés déposer une à trois fois par jour au fond de la cuvette des W.C. Mensurations idéales ? Elles doivent être bien moulées mais pas trop, flotter sans s’effondrer, arborer une belle couleur brune mordorée, sentir bon le foin et exploser littéralement lorsque l’on tire la chasse. Les Chinois connaissaient le rôle témoin de cette jolie brune : en cas de maladie, chaque patient se devait d’apporter en consultation la dernière production du jour.
Inutile de rêver : impossible d’être jeune, beau, intelligent, mince, audacieux et sympathique quand on est constipé !
Que puis-je faire pour remettre les compteurs à zéro ?
Une alimentation naturelle et saine, à base de fruits et légumes, de céréales complètes riches en fibres et de bons acides gras aura le mérite de faire disparaître à jamais l’inconfort d’un intestin paresseux. Sans oublier l’ingestion d’une eau alcaline et vivante. Tout ceci devrait être enseigné dans les écoles. Nos enfants doivent comprendre qu’être bien dans son intestin, dans sa peau, dans son poids et pourquoi pas, rusé en math, est une responsabilité à prendre chaque jour. À nous de les dissuader d’avaler tout et n’importe quoi, de les éduquer pour qu’ils n’entament pas dès l’adolescence des régimes draconiens qui hypothèquent leur immunité et aboutissent à des comportements alimentaires obsessionnels. Ils ont des projets d’avenir et des enfants à fabriquer. Nul doute que ceux-ci seront à l’image de ce qu’ils mettent aujourd’hui et chaque jour dans leur assiette et leur intestin.