Croquer la pomme, et si c’était mieux avant ?

13 février 2015 12:55

CROQUER LA POMME,
et si c’était mieux avant ?

C’est ce qui ressort d’une étude récente* reprise dans La Libre Belgique du 25 janvier dernier. Pour trouver la même quantité en vitamine C dans une pomme de 2015 versus son ancêtre de 1950, il faudrait en croquer pas moins  de 100 unités **.
On n’a pas l’air fin en cette veille de St Valentin à devoir se contraindre, à défaut de se contenter d’une seule pomme, d’en faire ingurgiter pas moins de 2 ou 3 cageots à son amoureux du jour, ceci pour se garantir les meilleurs  résultats. Nos grands-mères se sortaient nettement mieux de l’affaire, côté portefeuille et côté ridicule de la situation.
Quant à l’adage « An apple a day keeps the doctor away », il faudrait tout aussi bien se farcir perso ces deux ou trois cageots pour peu que l’on veuille éviter un autre tête-à-tête nettement moins agréable que ne pourrait s’annoncer le premier.

Vous commencez à me connaître, l’humour, c’est ma petite fenêtre à moi pour vous parler poliment des situations qui, si on n’y prend garde, pourraient s’avérer désespérantes, voire désespérées.  La logique intellectuelle nous oblige à généraliser cette observation à tout ce qui passe dans l’assiette du consommateur lambda. Si les produits frais, fruits et légumes pour ne parler que d’eux, ne contiennent plus rien ou si peu de ce dont nous avons besoin pour être, non seulement juste pas malades ni en attente de risquer de l’être, mais encore au top de notre vitalité et amoureux, ils contiendraient en plus et par ailleurs un paquet d’additifs dont la toxicité reste trop peu abordée et qui pourraient tout aussi bien être une des sources majeures de tous ces cancers qui déboulent et à propos desquels la tendance ne risque pas de s’inverser puisqu’on nous promet selon l’OMS (déclaration février 2015 – journée mondiale contre le cancer) une augmentation de pas moins de 70%  de cas d’ici les vingt prochaines années***.  La juxtaposition de ces deux informations sur pas moins de trois semaines aurait dû pour le moins créer une émeute et faire en sorte que les magasins bio soient pris d’assaut. Pas du tout. Me suis renseignée. Pas de plus grande affluence que d’habitude, bien sûr une lente progression, le bio n’est-il pas irrésistible et ne finira-t-il pas par convaincre tout le monde, mais pas de rush particulier au lendemain de la double diffusion de ces dernières recherches et déclarations de l’OMS.

Bon, vous connaissez la parabole du crapaud dans la casserole d’eau ? Si l’eau est bouillante et que vous le jetez dedans, hop, pour se sauver, il bondira hors de la casserole et rejoindra sa belle. Si vous le mettez dans l’eau froide et que vous laissez l’eau chauffer, patatras, le crapaud restera dans l’eau, se complaira dans sa tiédeur et se fera ébouillanter aussi sec.
Conclusion : ne vous gargarisez pas des contre études qui prétendent que tout va bien et que le monde agro-industriel veille sur  votre santé, n’attendez pas qu’il soit trop tard, arrêtez de réfléchir, ou plutôt faites-le pour de vrai,  consommez local,  bio et/ou 100% nature avant que, pour vous, l’affaire ne soit déjà cuite.
Quant à votre crapaud préféré, si vous voulez le transformer en prince charmant, vaudrait peut-être mieux qu’il soit bien vivant et heureux de l’être.

Je vous souhaite une délicieuse Saint Valentin et me fends pour l’occasion de vous proposer un menu susceptible non pas, ce serait mentir, d’un seul coup ressusciter les cas les plus désespérés, mais en tous les cas de réjouir ceux qui ne le sont pas encore.

Votre agitatrice de molécules préférée.

  • *voir Etude « Still no free lunch » de Brian Halwell, chercheur au Worldwatch Institute.
  • ** Dans le même registre, il faudrait multiplier par 4 sa ration de brocolis pour trouver la même quantité de calcium et, côté vitamine A, par 26 sa salade de pêche.
  • *** un des avantages incroyables de mon concept c’est de se gagner plein de temps libre côté préparations en cuisine, ceci aussi pour s’offrir le luxe d’un tas d’à-côtés –tadakoté en nippon-, relire Proust par exemple.

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